Qui es-tu Alaska ? - Ma chronique
Posté par : Tom septembre 07, 2013



                J’ai souvent cru qu’un livre ne pouvait allier humour, poésie et sentiments. Je veux dire que j’ai longtemps pensé qu’un livre d’humour se devait de nous faire rire aux éclats et n’était finalement qu’un livre de détente, bien écrit et parfois un coup de cœur d’hilarité, mais pas ce genre de livres qui vous transporte, vous monte les larmes aux yeux et vous embrouille le cerveau pendant un moment. Au contraire, je me suis souvent imaginé qu’un roman d’émotion poétique, d’émotion pleine de tristesse, de beauté et de vie, se devait de nous faire pleurer et de nous transporter tout le long dans une atmosphère ouatée et parfois dramatique. Mais je m’étais trompé. Et John Green est celui qui m’en a convaincu, et qui reste maître dans l’art de manier roman de poésie, d’adolescence, de drame, d’humour, de beauté, de sentiments… Cet auteur est un dieu qui vous transportera, et vous animera d’émotions que vous n’avez jamais ressenties. Ce livre, Qui-es tu Alaska ?, vous plongera au plus profond de vous-même… pour en ressortir différent. 

                Miles part étudier dans un nouveau lycée, dans l’Alabama, loin de sa famille, de chez lui, mais surtout d’un établissement qu’il quitte sans regret et sans amis. Il part en recherche d’un Grand Peut-Être. Alors quand il arrive et qu’il rencontre le Colonel, Takumi et surtout la belle Alaska… tout change. Et ses Peut-Être vont en être bouleversés. Renversés.

                Parlons des personnages. Je crois que c’est le mieux pour commencer cette chronique sur ce roman si fantastique, si séduisant, si - sincèrement- magique en tous points. Miles, notre héros, est totalement attachant et nous montre un caractère complexe, bien fondé, clair et en même temps unique. Je me suis rapproché de lui et il m’a plu. Touché. Un brin timide, il semble s’effacer, il reste en retrait et suit ses amis coute que coute… Mais il ne cherche pas à s’effacer pourtant, et son évolution belle comme un tournesol qui s’ouvre m’a beaucoup ému.

                Alaska est belle. Elle nous semble belle, et elle nous touche par sa beauté intérieure, et malgré son aspect de force indestructible… par sa très grande et touchante fragilité. J’ai été ému, séduit et remué par ce personnage qui semble ne rappeler aucun protagoniste déjà inventé. Dans une littérature immense, John Green réussit à créer un mystère, un personnage fort, une beauté saisissante, fragile, passante, mais aussi terrible qu’un ouragan.

                Enfin il y a Takumi, un japonais touchant par son amitié, ce qu’il endure, et amical et chaleureux ! Et surtout Le colonel, drôle, antipathique et original, mais malgré ce qui le rend drôle et fort, il cache une douce et touchante étincelle fragile mais aussi d’une colère flamboyante qui m’a ému et étonné.

                Le récit, ainsi, est rythmé par ces personnages touchants, ces personnalités qui se choquent et se confrontent à d’autres. Et qui se frottent à la vie. Avec rebondissements, grandes surprises, larmes et attente avec ces chapitres au décompte fatal et plein de suspens, l’histoire nous plonge surtout dans des adolescences simples et parfois alarmantes, mais dans un quotidien émouvant. On s’effarouche, on s’étonne, on se surprend, on saute de surprise en surprise et d’émotion en émotion. Sans une écriture réellement forte et poétique à chaque mot, il nous offre tout de même une plume fluide, pleine de beauté, avec des phrases sensibles et sincères. Addictif, ce roman nous transporte sans qu’on ne voit les pages tourner et on en ressort comme après une tempête : dépourvus de tous moyens par ces mots, ces personnages et ces scènes qui nous ont ballottés de bout en bout, ces sentiments qui nous ont tous pris pour tout remettre en bazar en nous. Ce livre vous change car vous avez l’impression de tout devoir reconstruire à la fin. Une fin magnifique, aux mots uniques et plein de vérité. Une vérité non dure, mais une vérité forte, et légère à la fois. Coulante de poésie et d’émotion.

                Ainsi l’adolescence est ici ô combien présente. Elle est racontée avec justesse et douceur, et avec, surtout, humour, dynamisme et force. Sexe, alcool, drogues, blagues, bêtises, amitiés, amour… l’adolescence nous explose ici dans toutes ses facettes et elle est un thème important, pour ses sentiments toujours présents, ses liens, sa beauté, sa laideur, sa justesse, ses défauts, ses qualités, et son paroxysme des émotions ou les regrets sont plus forts, les déceptions plus grandes, les joies plus intenses et les amours plus puissants.

                Alors ce livre nous laisse dans le choix d’une vérité philosophie sincère et pleine de beauté. Mais découvre-t-on vraiment à la fin, quelles sont nos raisons d’espérer, qui est Alaska ou que devient Miles ? Je ne vous dirais rien, et personne ne vous le dira tant que vous n’aurez pas lu le livre. Ce qui est sûr c’est que les questions seront fortes, et les réponses légères et libres. Je vous préviens, quand vous aurez lu ce livre, vous ne serez plus le même.

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