[Vlogbrothers] Bannissement de Qui es-tu Alaska ?
Posté par : Tom avril 16, 2016



Looking for Alaska est le livre le plus banni des écoles et bibliothèques des États-Unis en 2015 ! John Green a répondu à ça en vidéo.
Merci à Marie pour la traduction !


À propos du bannissement de Qui es-tu Alaska ?

Bonjour Hank, on est mardi. Donc, le bureau pour la liberté intellectuelle de l’Association américaine des bibliothèques vient de faire paraître sa liste annuelle des 10 livres qui posent le plus de problèmes aux USA. « Qui posent problème » signifiant que quelqu’un a demandé à ce qu’ils soient retirés d’une école ou d’une bibliothèque. Et il se trouve que le livre qui pose le plus de problème en 2015 est Qui es-tu Alaska ?, qui a été écrit…par moi. Le livre a été banni dans tout le pays à cause de « langage offensant » et de descriptions « sexuellement explicites ». Je suppose que c’est une sorte d’honneur. Je veux dire que Qui es-tu Alaska ? contient les mêmes « langage offensant » et descriptions « sexuellement explicites » qu’il y a 10 ans, mais il avait moins de chance d’être banni parce que, tu sais, peu de gens l’avaient lu. Aussi, Qui es-tu Alaska ? bat quelques-uns de mes livres préférés comme Two Boys Kissing de David Levithan, ou Fun House de Alison Bechdel ou même la Bible qui arrive en 6e position. Pour être honnête, la Bible contient sa part de passages explicites. Quoi qu’il en soit, On me demande souvent de répondre au bannissement des écoles et bibliothèques de Qui es-tu Alaska ?. Donc voilà ma réponse. Le texte n’a pas de sens sans son contexte. Ce qui arrive généralement pour Qui es-tu Alaska ?, c’est qu’un parent choisit une page particulière du roman, la montre à un responsable et le livre est banni, sans que personne qui aurait lu plus que cette page ne puisse objecter. La scène en question concerne un essai très maladroit et raté à du sexe oral, scène décrite de manière très froide et clinique. En fait, le passage ne contient qu’un seul adjectif : « inquiète ». Et puis dans la scène suivante, deux personnages ont une interaction beaucoup plus sensuelle et passionnée mais beaucoup moins sexuellement explicite. Ce passage se termine par : (ndt encore une fois, il faudrait reprendre la phrase du bouquin) « On n'a pas fait l'amour. On ne s'est jamais déshabillés. Je n'ai jamais touché ses seins nus et ses mains ne sont jamais descendues plus bas que mes hanches. Ça n'avait aucune importance. - Je t'aime, Alaska Young, ai-je murmuré dans son sommeil. » Donc, avec le contexte, le roman tend à démontrer de façon argumentée qu’embrasser quelqu’un avec une charge émotionnelle peut être beaucoup plus épanouissant que du sexe oral sans charge émotionnelle. Les adolescents sont des lecteurs investis et réfléchis. Ils ne lisent pas Qui es-tu Alaska ? en pensant : « je devrais pratiquer le sexe oral de manière agressive et non érotique. » Aussi, ils ne lisent pas The Outsider en pensant : « je devrais rejoindre un gang. » ou Divergente : « je devrais sauter d’un train en marche. » Donc d’après moi, cette vision étroite semble uniquement se produire dans les bureaux des responsables des écoles. Donc oui, je ne pense pas que Qui es-tu Alaska ? soit pornographique et je ne pense pas que ses lecteurs le trouvent émoustillant. Ceci étant dit, je ne pense pas que ce soit à moi de juger si Qui es-tu Alaska?, ou même n’importe quel autre livre, doit être dans une bibliothèque, parce que je ne suis ni professeur ni bibliothécaire. Les très qualifiés, criminellement sous-payés professionnels que nous employons prennent ces décisions. Comme j’en ai déjà parlé, je ne pense pas que l’éducation nationale existe pour le bénéfice des parents ou même pour le bénéfice des élèves. Cela existe pour le bénéfice de l’ordre social. Il vaudrait mieux pour tout le monde que nous soyons mieux informés et mieux éduqués parce que nous serions plus enclin à entreprendre et développer des traitements contre le cancer et écrire des comédies musicales sur les secrétaires des finances publiques… Et c’est pour cela que tout le monde paye des impôts, pour financer les écoles publiques et les bibliothèques, peu importe si vous utilisiez ou non la bibliothèque ou que vous ayez des enfants à l’école. Je pense que les professeurs et les bibliothécaires en savent davantage sur l’éducation et les bibliothèques que moi. Et je pense qu’ils doivent être autorisés à faire leur travail, en servant l’ensemble de la population. Mais au-delà de ça, je ne pense pas que les livres, même les mauvais livres, nous corrompent. A la place, je pense que les livres nous défient et nous interrogent, ils ouvrent des fenêtres sur les vies d’autres personnes, ils nous donnent des miroirs pour qu’on puisse mieux se voir nous-même. Et finalement, si on a une vision du monde qui peut être brisée par un roman, le problème n’est pas avec le roman... Hank, à vendredi !

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